Le mort parle pour le vivant

La nuit tombait sur la grande plaine. La brise faisait murmurer les hautes tiges sèches. Les soleil mourrait dans une hémorragie orangée à l'horizon, encadré par les montagnes. une chape d'obscurité descendait petit à petit sur le monde, comme chaque soir. Bientôt, cette nuit noire et oppressante fut percée par mille et mille étoiles. La lune montait. Elle croissait, et était bientôt pleine. Aliyadin jura intérieurement. Il n'était plus question de courir pour lui alors que sa proie se mettait seulement en route. Elle gagnera du terrain, dans l'obscurité, puis elle le perdrait le lendemain. Alors qu'une faible distance les séparaient, Sejior était presque insaisissable.

Ralentissant l'allure, l'elfe solaire repensait au meilleur moyen de tuer son ennemi lorsqu'un cri attira son attention. Il venait du nord, et, puisque c'était de toute façon sur sa route, il s'approcha de la source des appels à l'aide. Dans l'obscurité encore pâle, Aliyadin découvrit un humain de dos. Il ne semblait cependant émettre le moindre son. Un mouvement attira l'attention de l'elfe aux pieds de celui qui lui tournait le dos. Quelqu'un se tordait de souffrances. D'après ses mouvements, il devait être cloué à même la terre.

Prudemment, l'elfe fit le tour de la scène pour se retrouver face au tortionnaire. Il n'avait pas l'air de prêter la moindre attention à lui pour le moment. Au sol, la victime agonisait en suppliant l'homme debout de le relâcher, mais ses chances de survie après une telle épreuve étaient presque nulles. Il avait perdu beaucoup de sang, et sa voix, brisée à force de hurler, laissait deviner que la folie commençait à le ronger.

- Un tel spectacle est inhabituel en ces lieux, se contenta de dire Aliyadin.

-Ho... Bonjour... Oui, j'imagine, mais il n'y a pas de place désigné pour ecouter une tel symphonie, n'est-ce pas?

Arazael s'accroupit et attrapa l'homme par la gorge. Il pouvait sentir le cœur du torturé battre a tout rompre alors que l'homme le regardais d'un air craintif.

- Tu aimerai t'enfuir n'est-ce pas? Très bien... tu es libre... Mais avant...

Il approcha sont visage de façon a ce que l'homme puisse voir ses yeux a travers sont masque de fer noir. Le tortionnaire fit tomber le masque et dévoila des traits fins et yeux bleu de glace. Mordant au vif, dans la chaire humide de larme, joue et paupière s'arrachèrent et dans un cracha rouge, l'os fut mis a nue.

- Ne t'amuses-tu donc pas avec moi?

Le sang dégoulinait de sa bouche et une langue avide vint en recueillir les goutes. Attrapant sa hache, en observant son fil, Netza'h chuchota des paroles a la façon d'une incantation.

- Il était un petit homme.. pirouette, cacahuète.... il était un petit homme, un petit homme démembré! Un petit homme dé-mem-bré!

La hache s'abattit a quatre reprise, libérant ainsi l'homme des clou et du poids superflu de ses mains et de ses pieds.

- Te voila libre! avance vers ton futur maintenant.

L'homme recula dans un hurlement de douleur mêlé d'effroi. rampant dans la terre, observant ses poignet et chevilles, détaillant ses fines artères dégoulinantes et sont os coupé net. Il rampa en gémissant durant cinq bonne minute, puis les gémissements cessèrent.

- Pardon de vous faire attendre, je déteste tué les gens, alors je lui est offert une mort "naturelle".

Aliyadin fut dégouté par la sauvagerie et la perversité de l'humain. Il ne savait rien de lui, mais il doutait qu'il connaisse sa victime ou qu'il ai eu une vraie raison de le torturer puis de le laisser agonisant. Ce type d'êtres e se battent pas contre un ennemi, mais contre la vie, et c'est ce que l'elfe se refusait de devenir, bien qu'il en fut parfois très proche. Il inspira et dévisagea le tortionnaire. Il pouvait tout de même être d'une grande utilité, et cette rencontre fortuite n'était peut être pas due au hasard.

- Belle technique... lâcha Aliyadin avec un brin d'hypocrisie. J'imagine que ce genre de... loisirs, ne sont pas évidents à pratiquer. Trouver une victime, la trainer loin de la ville, la maitriser... Les gens comme toi ont pourtant un avenir tout tracé dans certains métiers que tout souverain tait mais emploi.

L'elfe s'approcha du cadavre encore chaud et le retourna du bout du pied. il baignait dans une mare de son propre sang. Son visage était couvert de contusions, et un trou dans la chair là ou l'autre l'avait mordu avait recouvert la moitié du visage de liquide vital. Il avait certainement des côtes et un tibia cassée. On pouvait deviner de nombreuses blessures à travers les lambeaux de tissus qui étaient autrefois des vêtements.

- Je n'ai pas le temps de discuter avec toi, sauf si tu arrives à me suivre, mais cela t'intéresserait-il ? Des hommes et des femmes à torturer, sans que tu ai besoin de les pourchasser ? Parfois peut être que si, et cessera justement la chasse qui sera une torture pour l'autre...

Il parlait tout en regardant le cadavre.

-Je n'est jamais réellement eu besoin de chasser, aussi loin que je me souvienne...

Il croisas les bras et regarda l'elfe et dans une réflexion rapide il trancha.

- Je vais te suivre et nous discuterons des condition plus tard. Mais sachez que depuis maintenant sept ans je vais de château en château proposer mes services. Quand on aime on ne compte pas...

Il s'approcha de sa victime et découvrit sur sont ventre une marque faite au fer rouge.

- Je ne le connaissais pas, mais cette marque est celle d'un clan de bandit maintenant dispersé un peu partout dans le monde. Je ne l'ai pas tuer, de toute façon, il s'est tuer lui même en quittant la voie vraie. Bref, je vous suis.

Il se détourna du tas de chaire et essuya rapidement les dernières goutes de sang qui perlé sur sont menton, puis il se mit a sifflé. Un air sans rythme, presque aléatoire : l'air des hurlement qu'il venait d'entendre.

Les yeux de l'elfe solaire se détachèrent du macchabée. Il lança un regard amusé à l'humain, la tête légèrement penchée sur le côté.

- Je ne crois pas que vous puissiez saisir ce que veux dire un elfe quand il dit qu'il va voyager. De plus je traque... Aliyadin avait insisté sur ce dernier mot.

Oui il traquait, ce qui ne lui permettait pas de garder quelqu'un avec lui. Tout à coup, une idée lui vint.

- Tu vas me suivre. Petit à petit je te distancerais, n'essaie pas de garder mon rythme. Ne me perd seulement pas de vue. Je laisserais une trace relativement facile à suivre une fois que je serais dans la forêt. Reste à bonne distance, mais il faut que tu sois assez près pour me rejoindre en une demi-journée, si je m'arrête.

Il laissa le silence s'insinuer pendant quelques secondes. La nuit était désormais noire comme l'encre.

- Sauve ma proie. Amène là où bon te semblera, ou où elle te demandera. Si tu fait ce qu'il faut, tu aura un rôle plus intéressant que celui de tuer de vulgaires bandits. Tu pourras châtier ceux qui ont fait des hommes des monstres cruels et des elfes des âmes brisées. Si tu fait ce qu'il faut, tu recevra de nouvelles directives. Ne t'inquiète pas, je ne donne pas d'ordre, je ne suis pas un supérieur, et je n'ai jamais eu l'âme d'un chef charismatique.

Puis, sans laisser le temps à l'humain de répondre, l'elfe se remit à trottiner tranquillement. Il e courait plus : le soleil ne le nourrissait plus de ses rayons de miel, mais il avait tout de même emmagasiné assez pour tenir toute une nuit à avancer doucement.